"YBM" <***@nooos.fr> a écrit dans le message de news:
469806ae$0$7586$***@news.free.fr...
YBM
Post by YBMLa contraction de Lorentz on ne la "respecte"
pas, on l'observe chez les autres.
BC
Dans le cas cité (mise en accélération identique pour tous les
points d'un corps), on ne l'observe pas chez les autres puisqu'on
l'empêche. La mise en mouvement envisagée _oblige_ en effet
tous les points du corps à rester à la même distance les
uns des autres (du point de vue des observateurs situés dans
le référentiel inertiel où le corps est initialement au repos). L'objet
garde donc la même "longueur" du point de vue des observateurs
du référentiel inertiel de départ (la même longueur impropre).
Au contraire, pour les observateurs comobiles avec l'objet mis
en mouvement utilisant (par exemple) de la lumière pour faire
leur mesures, ce corps, qui ne s'allonge pas chez les autres,
s'allonge chez eux au vu de leurs instruments de mesure.
C'est ce qui se passe si, en mettant un anneau matériel en rotation,
on l'oblige à garder le même rayon en accélérant tous ses points
de la même façon le long du cercle qu'il forme. Sa circonférence
impropre reste constante donc sa circonférence propre augmente
(et ce corps matériel est donc mis en traction).
YBM
Post by YBMSi tu veux dire qu'on fait subir au corps des contraintes en plus
de son accélération pour qu'un observateur donné n'observe
pas de contraction, soit.
BC
C'est ça. Par contre, ce n'est pas en plus. C'est la conséquence
du fait qu'on a fait accélérer tous les points du corps de la même
façon, obligeant ainsi tous les points de ce corps à rester à la même
distance du point de vue des observateurs au repos dans le
référentiel inertiel de départ (du point de vue des observateurs
du référentiel inertiel d'arrivée, le corps s'allonge pendant cette
façon de le mettre en mouvement).
YBM
Post by YBMMais outre que ça n'a aucun intérêt, ça n'a rien
à voir avec ce qu'on appelle la contraction de Lorentz.
BC
Le rapport est le suivant. Si le corps en question est un fil matériel
présentant un allongement à rupture de 100% (rupture quand
sa longueur propre double), une mise en mouvement réalisée
de telle façon que les points situés devant le point milieu du fil
avancent un peu moins vite que les points situés devant le point
milieu afin de respecter exactement la contraction de Lorentz,
ne provoque pas de mise en traction.
La distance finale d entre l'avant et l'arrière fil (mesurée par
les observateurs au repos dans le référentiel de départ) vaut
d = L0(1_v^2/c^2)^(1/2) quand le fil a atteint la vitesse v,
la longueur L0 désignant la longueur propre du fil quand il
est dans un état d'absence de contrainte de traction.
Autrement dit, le respect de la contraction de Lorentz du fil, cad
le respect de la réduction de distance entre le point avant et le
point arrière du fil (du point de vue des observateurs situés dans
le référentiel inertiel de depart) permet de le maintenir dans un
état d'absence de contrainte de traction.
YBM
Post by YBMlaquelle fait référence non pas à des "corps" mais à des couples
d'événements du style "l'extrémité 1 (resp 2) du corps est en
A (resp B) au temps t".
BC
L'exemple cité illustre précisément le lien existant entre la
notion de longueur propre d'un corps matériel (la distance
mesurée entre des événements simultanés se produisant à
l'extrémité d'un tel corps quand cette simultanéité et cette
distance sont mesurées par des observateurs comobiles avec
ce corps) et le comportement mécanique du corps (sa mise
dans un état de contrainte de traction quand on augmente
sa longueur propre).
Quand la distance entre les extrémités d'un objet matériel reste
constante au cours d'un mouvement accéléré, la longueur propre
de l'objet (la distance entre ses extrémités mesurée dans les
référentiels inertiels comobiles successifs avec une des
extrémités par exemple) augmente et l'objet est donc mis
en traction.
Quand l'accélération des différents points de l'objet est plus faible
devant que derrière et calibrée de telle façon que la réduction
des distances (mesurées par des observatreurs au repos dans
le référentiel inertiel de départ) respecte bien la contraction
de Lorentz, alors l'objet reste dans un état d'absence de mise
en traction tout le temps.
YBM
Post by YBMJ'en doute, simplement parce que "empêcher de respecter la
contraction de Lorentz" est tout simplement une expression
dénuée de sens...
BC
Elle signifie, dans le cas envisagé, que tous les points du corps
restent à la même distance du point de vue des observateurs
du référentiel inertiel où le corps est au repos au départ.
Se faisant, on empêche le corps de prendre la longueur
propre qu'il prendrait si on le laissait, pendant toute sa
mise en accélération, dans un état de contrainte nul (ou
encore, s'il s'agit d'un corps élastique, qu'on le laisse,
une fois la vitesse visée atteinte, reprendre la longueur
propre qu'il a quand il est dans un état de contrainte nulle).
YBM
Post by YBMMais outre que ça n'a aucun intérêt,
BC
Cette situation (imagée avec un fil reliant deux fusées en accélération
en même temps vis à vis d'un référentiel inertiel de départ) a été
utilisée dans une devinette posée par John BELL aux chercheurs
du CERN (dans les années 60). Plusieurs se sont fait piéger parce
qu'ils n'avaient pas compris la contraction de Lorentz (cf Speakable
and Unspekable in quantum mechanics, seconde édition (révisée
et publiée en 2004), Cambrige university press, Chapter 9, How
to teach special Relativity, page 68 et 69).
Cette même devinette a été posée par Deep-Turtle sur le forum
de physique de futura-science et a donné lieu aux mêmes erreurs
par plusieurs des participants (dont certains tout à fait compétents
semble-t-il).
Ca n'a effectivement aucun intérêt pratique, mais ça a un intérêt pour
ceux qui aiment comprendre les phénomènes physiques indépendemment
de l'usage pratique (ou de la modélisation mathématique) que l'on peut
en tirer, mais bon, chacun ses préférences...